Comment reforester une parcelle sans arbre ?
Est ce qu’il existe des techniques pour reforester correctement ?
Quels sont les étapes importantes ?
Quels sont les erreurs à ne pas faire ?
Nous allons tenter de répondre à toutes ces questions …
« La meilleure méthode pour lutter contre le réchauffement climatique est de planter des arbres. Qu’est ce qu’on attends pour en planter ? »
Il vous faudra absolument clôturer la parcelle que vous reforestez afin de la protéger de la prédation des herbivores et ses humains.
En Espagne, un dicton disait : « No agua, no arbol. No arbol, no agua » que l’on traduit en « Pas d’eau, pas d’arbre. Pas d’arbre, pas d’eau ».
Vous devrez préparer physiquement votre terrain pour chaque goutte d’eau qui tombe du ciel reste sur votre parcelle de terre à reverdir.
Lorsqu’on veut reforester un terrain, on ne plante pas les mêmes essences d’arbres si l’on est en montagne ou en plaine, en Afrique ou en Europe.
Oui, on peut nourrir les sols morts avec des déchets végétaux provenant de nos poubelles. On appelle cela le compost à froids.
Si vous planter des arbres, vous aurez une plantation et non une forêt. Dans une forêt, les graines d’arbres germent au sol, seules les graines volontaires poussent.
Seuls les arbres peuvent à la fois réparer le climat, relancer le cycle de l’eau et développer la biodiversité.
Dès que vos arbres dépasseront les 2 ou 3 mètres de hauteur, dès qu’il commence à y avoir de l’ombre au sol, alors vous pourrez retirer la clôture à des endroits pour laisser la faune sauvage y pénétrer. Les animaux mangeront les feuilles basses, la végétation au sol mais n’arriveront à pas tuer les arbres.
3 ou 4 ans après avoir reforester votre parcelle, vous pourrez retirer la clôture à certains endroit afin de laisser la faune sauvage y entrer et trouver de la nourriture et un habitat. Dès que vos arbres commenceront à produire des fruits, vous pourrez laisser la population locale de récolter les fruits pour se nourrir ou pour les vendre, mais pas avant. Comprendrez que dans un projet de reforestation, le plus important est la forêt et rien ne droit entraver sa survie.
Parfois, dans certains désert, il suffit de clôturer une parcelle pour voire la végétation revenir à l’intérieur de cette parcelle. Car le peu de végétation qui pousse dans un désert, est une nourriture rare que la faune sauvage des déserts apprécie. Si vous ne clôturez pas votre parcelle à reforester, vous risquez fortement de faire échouer votre projet sur le long terme. Quelques herbivores sauvages peuvent vous ravager tous vos bébés arbres en une seule journée.
La Grande muraille verte est un projet de reforestation à grande échelle qui avait pour but de stopper l’avancée du Sahara dans la région du Sahel. Ce beau projet avait pour ambition de restaurer les écosystèmes et de créer des forêts utiles aux populations.
15 ans après son lancement seulement 4% de ses objectifs ont été réalisés.
Mais, si vous reforester une zone désertique comme au Sahel par exemple, il faudra une clôture solide et des gardiens pour protéger vos arbres. Sinon les éleveurs du coin vont emmener leur bétail brouter toute la végétation dans votre forêt. Et la population locale coupera peu à peu vos arbres pour se chauffer ou pour en vendre le bois. Malheureusement, les pauvres coupent les arbres pour avoir du bois de chauffage et le surpâturage crée des déserts.
Le surpâturage, l’incendie, le détournement des eaux et la coupe abusive de bois sont les « mères » du désert. Ces quatre cavaliers de l’apocalypse, la dent, la hache, le feu et le barrage, explique la désertification, justifiant cette formule désolante :
« les nomades ne sont pas les fils du désert, ils en sont les pères ! ».
Nous pensons que la grande muraille verte est très belle initiative pour stopper le désert, de restaurer des écosystèmes et de créer des forêts utiles aux populations. Et, nous regrettons l’échec du projet.
Ci-dessus, la végétation revient peu à peu car la parcelle a été clôturée. Et quand ce tapis végétal périra, sa décomposition nourrira le sol et donnera vie à une nouvelle génération de plantes encore plus grandes.
Ci-dessus, le tapis végétal n’a aucune chance de reverdir car le bétail mange tout ce qui pousse. Malheureusement, le surpâturage crée les déserts.
Pr Françis Hallé – Botaniste
Effectivement, il faut absolument avoir de l’eau pour démarrer un projet de reforestation, surtout les premières années quand les arbres sont jeunes et non autonome en eau. Après 4 ans, la plupart des arbres arriveront à devenir autonome en eau car ils auront des racines profondes pour chercher l’eau, et en surface, la forêt commencera à relancer le cycle de l’eau dans sa région.
Comme pour les clôtures, l’irrigation des parcelles à déserter ne durera pas éternellement. Donc, après 4 ans il faudra stopper l’irrigation et retirer quelques clôtures à des endroits où il y a des « corridors biologiques » et où la faune sauvage passe. En effet, les corridors biologiques sont des passages qu’emprunte la faune sauvage. Donc il faut respecter ce « droit de passage », c’est le moins qu’on puisse faire pour les animaux, en tant qu’humain.
Pour irriguer de grandes parcelles, il faudra utiliser des canons à eaux puissants et des puits profonds pour puiser l’eau des nappes phréatiques. Mais cette eau souterraine ne sera pas perdue, elle servira à restaurer un écosystème à la surface. Car, comme vous le savez peut-être, les racines des arbres font aider l’eau de pluie à pénétrer dans les sols et recharger les nappes phréatiques.
En résumé, l’eau qui sera pompée dans le sous-sol, cette reviendra dans le sous-sol car on a relancer la machine à faire pleuvoir en surface. Donc, il est fort probable qu’après dix ans de reforestation, les nappes phréatique soient plus haute qu’au début. Car lorsqu’un arbre évapotranspire 2 litres d’eau, il y a 3 litres d’eau qui retombent au sol.
En occident, vous aurez besoin de l’irrigation surtout au printemps et en été quand il fait chaud et sec. N’oubliez pas que sans eau (H2O), les plantes ne peuvent pas faire de photosynthèse.
Toutes les parcelles à reforester devront être travaillées avec de grosses machines de BTP pour faire en sorte que l’eau de pluie reste sur les parcelles à reverdir. En effet, chaque goutte d’eau qui tombe du ciel doit rester sur la parcelle que l’on reforeste, et si possible au pieds des arbres.
Les tractopelles, les pelleteuses et les tracteurs agricole devront créer des digues et des tranchées pour canaliser l’eau de pluie qui tenterait de fuir la parcelle. Les permaculteurs ont beaucoup de techniques pour ralentir l’eau et faire en sorte qu’elle ne sorte pas de leur terrain. En Permaculture, on parlent de Design Permaculturel qui consiste à canaliser l’eau de pluie en lui faisant prendre des tranchées au sol et en la stockant dans plusieurs bassins d’eau.
La topologie du terrain est importante lorsqu’on veut reverdir une parcelle. Plus la pente sera grande et plus il faudra travailler le terrain pour ralentir le plus possible l’eau qui ruisselle. Le grand danger serait de permettre à l’eau de pluie qui ruisselle de prendre de la vitesse, car l’eau défoncera tout sur son passage, surtout si elle est chargée de terre. La force de l’eau est décuplée lorsqu’elle est chargée de sédiments, elle peut déplacer des voitures et casser des murs.
Au Sahel, au sud du Sahara, M. Yacouba Sawadogo a utilisé la méthode traditionnelle du Zaï pour reverdir une parcelle de désert au Burkina Faso.
M. Yacouba Sawadogo a creusé des trous dans le sens de la pente pour accueillir l’eau de pluie qui coule sur le sol. Dans ces cuvettes, il y posait du compost de fumier animal et des graines d’arbres qui germaient dès les premières pluies. Yacouba Sawadogo a combiné la technique du Zaï avec des cordons pierreux placés dans le sens de la pente afin de retenir l’eau de pluie sur sa terre. Le japonais Masanobu Fukuoka avait une technique qui consistait à enrober les graines de riz avec de l’argile pour protéger les graines des animaux et des insectes. Je pense qu’il serait intéressant d’ajouter cette technique d’enrobage de graine avec celle de M. Yacouba Sawadogo, ceci afin de maximiser le nombre de graines qui germeront.
« Si la fin du monde arrive demain, je planterai un arbre. »
Cette technique nous a été inspiré par le Dr Akira Miyawaki qui a inventé le concept de « Les mini-forêts ». Planter un arbre par mètre-carré va permettre à la forêt de se développer plus rapidement car les arbres font se faire la concurrence pour coloniser les sols avec les racines et l’accès à la lumière avec leur tronc et leurs feuilles. En plantant avec une telle densité, vus allez rapidement apporter de l’ombre au sol et c’est très important. Quand les rayons du soleil se captée par les feuilles d’un arbre, les UV du soleil ne pourront plus stériliser la vie microbienne du sol car la terre sera à l’ombre. La température du sol va baisser et cela va aider la vie du sol à se développer.
Beaucoup d’arbre vont mourir avec une telle densité de plantation mais ce n’est pas grave car en mourant ces arbres vont apporter de la matière organique au sol et nourrir la terre pour servir les autres arbres. Vous pourrez toujours remplacer les arbres morts par des bébés arbres de votre pépinière, surtout les premières années de la plantation. Par contre, au bout de 3 ans, si certains arbres meurent par manque de lumière ou par une maladie, laissez la nature faire, elle remplira ce vide très rapidement. Et n’oubliez pas, dans une forêt vivante, on ne doit jamais sortir le bois mort. Ce bois mort doit rester dans la forêt car c’est le capital carbone de la forêt, il lui revient. Ce bois mort va nourrir beaucoup de champignons, puis des insectes y trouveront gites et nourriture. La décomposition de ce bois va prendre des années et va nourrir la forêt et ses habitants.
Lorsqu’on veut reforester un terrain, on ne plante pas les mêmes arbres si on est en montagne ou en plaine, pas les mêmes essences si on est en Afrique ou en Europe. Par contre, on a le droit de s’amuser et de faire des essais quand on choisit des arbres. On a le droit d’essayer de planter des chênes et des saules en plein désert, même si ces arbres aiment l’eau. Pour information, le Chêne est un arbre qui nous vient de l’île de Bornéo en Asie, donc c’est un arbre tropical qui aime la chaleur et l’humidité. Et, cela ne nous a pas empêcher d’importer le Chêne en France, dans un climat tempéré.
En haute montagne, nous conseillons de planter des résineux car c’est leur place. Planter des résineux en plaine est très dangereux car ce sont des arbres à feu, au même titre que les eucalyptus. Dans le passé, les romains utilisaient l’eucalyptus pour assécher des marais. On utilise toujours les eucalyptus pour assécher les zones humides où prolifèrent les moustiques porteurs de la Malaria. Les eucalyptus et les résineux (conifères) brûlent très bien et ils méritent qu’on s’attardent sur leur cas dans la partie sur les mégafeux.
« Si vous plantez des conifères, achetez des canadairs »
Le compost à froids est à différencier du compost à chaud où l’on entreprose beaucoup de déchets végétaux les uns sur les autres à un endroit. Ces déchets se décomposent sous l’action des micro-organismes comme les champignons, les bactéries et les vers de terre. Cette décomposition fait monter la température du composteur, d’où l’appellation compost à chaud. Cette matière organique se dégrade lentement au fil des mois et se transforme en un produit comparable à l’humus, à de la terre riche : le compost.
Le compost à froids consiste à poser au sol de fines couches de végétaux morts et si possible des végétaux non cuit. Ces végétaux vont se décomposer sans dégager de chaleur et sans émettre des odeurs car l’air va les refroidir et les aérer. Un compost à chaud peut dégager de mauvaises odeurs à cause de l’absence d’oxygène au mileu du tas de compost. Cette absence d’oxygène va conduire à de la fermentation et c’est cela qui sent mauvais. Alors qu’un compost à froid ne devrait jamais fermenter mais plutôt s’oxyder en permanence avec de l’oxygène.
Avec un compost à chaud, vous allez perdre beaucoup de nutriment pour le sol. Alors qu’un compost à froid va nourrir le sol de tout ce que le compost peu donner. Le compost à froid est un apport de Matière Organique va créer du sol et nourrir toute la vie microscopique qui s’y trouve.
En nourrissant un sol mort avec une couche de 10cm de déchets végétaux, vous avez de grande chances de relancer la vie du sol. Pensez à arroser ces déchets végétaux pour améliorer et accélérer leur décomposition. Les déchets végétaux les plus longs à se décomposer sont ceux qui ont une partie boisée, ligneuse, pleine de lignines. Le bois est très long à se décomposer, surtout si C du tronc. Et pourtant, le bois est le matériau qui apporte le plus de bonne chose au sol, comme le Carbone, comme son réseau de champignons sous terre, si important pour les plantes qui s’y trouvent.
Si l’on plantait 1 milliard d’arbre feuillus par an et par pays, les animaux et le climat nous remercieraient. En effet, les animaux auraient un habitat et de la nourriture pour se développer. Les arbres absorberaient beaucoup de Carbone dans l’air et relanceraient le cycle de l’eau autour d’eux.
En germant au sol, les arbres s’enracinent mieux que s’ils étaient contraint par un pot dans une pépinière. Quand vous regarder un jeune chêne de 20 cm sur le sol d’une forêt, sachez que ses racines dépassent déjà les 50 cm de profondeur. L’enracinement des arbres est primordiale pour leur survie. Ils doivent lancer leurs racines le plus profonds possible pour trouver de l’eau et ils doivent se connecter au réseau de champignons du sol pour s’intégrer dans leur environnement et mieux résister à la chaleur.
En effet, les sols forestier sont pleins de champignons. Si vous prenez une poignée de terre en forêt et que vous la sentez, vous sentirez cette odeur de champignons. Cette odeur est bon signe. Et si vous achetez un terrain pour faire de l’agriculture, vous devez rechercher cette odeur de champignon dans la terre, ce qui indiquera que votre sol est vivant.
Les arbres créent les sols et pas le contraire. Même si votre sol est mort, l’arbre pourra sans doute s’y développer et créer du sol autour de lui. Les racines des arbres secrètent énormément de substances chimique pour servir l’arbre et nourrir la terre autour de lui. L’arbre va développer son réseaux de champignons dans le sol. Quand les feuilles et les branches tomberont au sol, ils vont se décomposer avec les bactéries, les champignons et les microbes. Toute cette matière organique tombée au sol va nourrir la vie du sol et lui permettre de se développer … Voilà pourquoi les sols forestiers sont les plus riches au monde, leur taux de matière organique dépasse souvent les 10%. Et, la couleur des sols forestiers est souvent noir, ce qui indique une forte présence de carbone piégée dans le sol. Ce carbone va aider les arbres et les plantes à se développer.
Il est conseillé d’enrober ses graines dans de l’argile avant de les semer sur une parcelle à reverdir. Cette enrobage va éviter que vos graines soient mangé par des insectes ou des oiseaux, et surtout, l’argile va se gorger d’eau à la première vraie pluie, ce qui va faciliter la germination des graines. Pour faire sortir des graines de leur dormance, il faut de l’eau, du soleil et de la chaleur. Et certaines graines attendent d’avoir un peu d’humus, de la vraie terre pour germer. D’où l’importance de créer de la terre sous les arbres le plus vite possible, et les arbres sont les meilleurs à ce jeu.
Le Japonais Masanobu Fukuoka, l’un des premiers permaculteurs, conseille vivement d’enrober les graines d’argile avant de les semer. Les bombes à graines, les seedbombs que proposent notre site s’inspirent d’une technique inventée par Masanobu Fukuoka, le père de l’agriculture naturelle.
L’enrobage d’argile va les protéger contre les rongeurs, les insectes et surtout les oiseaux. Voilà pourquoi il ne faut pas enrober les graines avec de l’argile coloré, car les oiseaux les repèrent de loin et s’ils se rendent compte que ces boules jaunes fluo sont pleines de graines, tous les oiseaux du coin seront au courant qu’il y a un repas gratuit au sol.
« Étudiez la nature, aimez la nature, restez proche de la nature. Elle ne vous fera jamais défaut. »
Franck Lloyd Wright
